La proximité c’est la vie !

Dans un monde qui se réinvente, certains fondamentaux que l’on croyait dépassés, voire abolis, reviennent sur le devant de la scène, comme une évidence. C’est ainsi qu’à l’heure du commerce en ligne et des téléservices, ressurgit de façon éclatante l’intérêt des commerces et services de proximité. Faut-il le rappeler, ce qui fait vivre un village ou un bourg, ce sont, toujours et avant tout, ses commerces : le café, le marchand de journaux, le boulanger, le boucher, l’épicier, le pharmacien,….

Mais aussi ses services : un distributeur de billets de banque, un cabinet médical, un laboratoire d’analyses médicales, un garage, un coiffeur, … Sans cette vie « micro-économique », nos villages et nos centres-villes ne seraient plus que des dortoirs, lieux de sommeil et non de vie, qui auraient définitivement expulsé toute activité d’échanges dans des zones réservées et en périphérie des villes.

La prise de conscience, aujourd’hui généralisée et largement portée par les politiques, de l’importance des commerces et services de proximité dans la vie économique et sociale des territoires, est la source de multiples initiatives. Parmi ces dernières le « Manifeste des Services et Commerces de Proximité », un collectif imaginé et créé par Aromates Relations Publiques, et qui regroupe des entreprises, des institutions et des associations qui veulent défendre le concept d’économie de proximité à travers la promotion de bonnes pratiques et de réalisations exemplaires.

C’est pour marquer de façon solennelle le lancement de cette initiative originale, et faire le point sur les questions qui alimenteront ses travaux et actions, que nous avons décidé, grâce au soutien du sénateur Gérard Cornu, président du Conseil stratégique du commerce de proximité et du député Bernard Reynès, membre de cette même institution, d’organiser ces premières Assises de la Proximité.

Jacques MARCEAU

Président d’Aromates Relations Publiques
Cofondateur du Manifeste des Services et Commerces de Proximité

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Les commerces et services de proximité peuvent-ils se réinventer ?

Avec 35 800 points de vente, le réseau de La Française des Jeux est le plus vaste de France. 12 500 communes disposent en effet d’au moins un point de vente et près de 90 % de la population résident dans ces villes et villages. Avec un établissement pour près de 1 800 habitants, la pénétration de ce réseau de proximité est donc exceptionnellement élevée et permet à l’entreprise d’être en contact avec ses 28 millions de joueurs partout sur le territoire national.

Le réseau de points de vente de la Française des Jeux porte les valeurs de proximité, de lien social et d’authenticité qui sont toujours plébiscitées par les clients et qui restent au cœur du modèle de l’entreprise, centré sur un jeu sûr, responsable et attractif pour le plus grand nombre.

La satisfaction du client constitue l’ambition qui guide la Française des Jeux au quotidien. Aussi, en concertation avec son réseau commercial, la Française des Jeux va continuer à développer un plan d’action visant à adapter les modalités de sa présence en point de vente à la personnalité des clients et à l’expérience d’achat qu’ils attendent.

Afin de mettre en œuvre cette stratégie, la Française des Jeux compte s’appuyer sur ses détaillants, qui vont bénéficier d’investissements très importants dans les années à venir, en équipements, en formation et en services. Ils pourront associer ces moyens à leur expertise et à leur engagement, pour mieux répondre encore aux attentes des clients.

La technologie évolue très rapidement et modifie en profondeur les comportements d’achat. Aussi, le point de vente Française des Jeux devra-t-il incarner cette image d’innovation, pour entretenir durablement le lien entre le client et le commerce en tant que lieu physique. La Française des Jeux compte bien animer son réseau de points de vente en s’appuyant sur les nouvelles technologies; car se réinventer, c’est avant tout s’adapter.

Pour accompagner ses points de vente dans leur processus d’adaptation aux goûts de la clientèle et maintenir l’attractivité du réseau, la Française des Jeux va investir 170 M€ dans le réseau d’ici 2015. Des premiers terminaux de prises de jeu de nouvelle génération seront déployés dès 2011, ainsi que, progressivement, des applications de géolocalisation, des afficheurs dynamiques Jackpots et les premiers éléments d’un programme relationnel local.

En outre, considérant que les Bars, Tabacs, Presses jouent un rôle unique dans la société, en terme de sociabilité, de mixité et de convivialité, la Française des Jeux a développé AMIGO, un nouveau concept attractif de divertissement, qui répond au besoin d’animation des points de vente de proximité. En 2011, des aménagements seront apportés à ce nouveau produit, destiné à succéder à terme à Rapido.

Plus que jamais, l’ambition de la Française des Jeux reste de placer son réseau de points de vente au coeur de son modèle de jeu récréatif et accessible pour tous.

Un commerce qui offre au consommateur une expérience personnalisée, basée sur le service, l’innovation, une ambiance chaleureuse en favorisant la consommation responsable, va créer la préférence, et par là même se réinventer.

Frédéric WILLEMS, Docteur en droit, Responsable des affaires économiques, Fédération Nationale de l’Habillement

L’avenir des commerces de proximité est entre les mains des acteurs locaux, publics et privés. Il dépend à la fois des arbitrages présents et à venir en matière d’aménagement commercial et de la capacité à créer du lien sur les territoires. Il est également attaché au niveau de performance de ces commerces dans un environnement économique de plus en plus concurrentiel.

« Pour un aménagement commercial concerté et une promotion innovante des commerces de proximité sur les territoires ». Ce double objectif est aussi l’enjeu de la décennie. Pour y répondre, nous devons évidemment nous appuyer sur les règles d’urbanisme telles qu’elles s’annoncent. L’intégration de l’urbanisme commercial dans le droit commun de l’urbanisme doit augmenter la cohérence des implantations commerciales en fonction des besoins. Il faut encourager la mise en place de Schémas de Cohérence Territorial (SCOT) qui organise de façon générale le commerce et la réalisation des Documents d’Aménagement Commercial (DAC) qui les complètent. A ce titre, il est impératif de mettre un terme à la période de transition que nous connaissons depuis 2008 et que les règles du « jeu de la construction » soient enfin posées.

Nous devons également nous appuyer sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour dynamiser le développement du commerce sur les territoires. Le m-commerce (mobile commerce), le s-commerce (social commerce) ou encore le F-commerce (Facebook commerce) vont devenir des vecteurs incontournables pour les commerces de proximité. Ces nouveaux canaux devraient significativement améliorer les flux de clientèle. Il est donc essentiel d’encourager, aujourd’hui encore, le développement d’Internet, du Haut et Très Haut Débit sur l’ensemble du territoire et plus particulièrement en zone rurale.

Au niveau du territoire, il revient aux élus des régions, des départements et des communes ainsi qu’aux représentants du commerce tels que les CCI, les fédérations de commerçants et les organisations professionnelles de se rapprocher davantage, d’apprendre à travailler autrement pour réfléchir ensemble aux futurs aménagements commerciaux sur le territoire. Ce devoir de dialogue est la contrepartie de la réforme de l’urbanisme attendue et voulue par un grand nombre d’acteurs économiques qui doit permettre aux élus de décider in fine des implantations. Ce partage doit permettre de croiser les regards et les expertises pour une meilleure cohérence des projets allant dans le sens de l’intérêt général.

Au niveau des communes, c’est aux élus locaux et aux représentants du commerce local qu’il revient d’entretenir un dialogue tout aussi important pour la vie du commerce de proximité où l’on traite des questions de stationnement comme celles relatives aux animations commerciales… Avec eux, ce sont aussi les managers de centre-ville qui ont un rôle déterminant et certainement grandissant, en tant qu’intermédiaires, pour aider au bon développement du commerce de proximité. Il faut inviter ces partenaires à multiplier les initiatives transversales telles que la mise en place de sites Internet de promotion des commerces au niveau communal ou intercommunal.

« Pour une revalorisation de l’offre et de l’attractivité commerciale des magasins de proximité ». Vouloir le maintien et le développement du commerce de proximité impose de s’interroger sur sa capacité à faire face à la concurrence. Loin d’être isolé, le commerce de proximité est en compétition avec les autres formes de distribution. Depuis 2008, chacune d’entre elles, sans exception, a développé à sa façon un rapport de proximité plus étroit avec le consommateur : Internet a créé du lien, les hypermarchés ont repensé leurs univers et de nombreuses enseignes se sont ancrées dans les territoires. Or, différentes règles de ventes ont été assouplies ces dernières années, modifiant des pratiques commerciales devenues plus agressives et, avec elles, l’attractivité commerciale des magasins. Il est désormais beaucoup plus facile, voir banal, de faire une vente en liquidation, une vente au déballage sur un parking à l’occasion d’une braderie, du déstockage ou des soldes… et de le faire savoir. De telles opérations trop fréquemment renouvelées sont capables de fragiliser durablement les commerces sédentaires en milieu rural par le seul déplacement, même limité, de parts de marchés.

Si le commerce de proximité est réellement un choix de société partagé, il conviendra de repenser les règles qui organisent la vie du commerce et de redéfinir par exemple la fonctionnalité des outils promotionnels mis à disposition des commerçants. Il ne s’agit ni d’interdire ni de créer de nouvelles règles en faveur de tel ou tel type de commerce mais de rééquilibrer le dispositif commun pour améliorer les rapports concurrentiels et de permettre à toutes les formes de commerce de se développer.

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Michaël Pouzenc, Maître de conférences en Géographie et Aménagement,

Université de Toulouse, laboratoire ‘Dynamiques Rurales’

Une étude du CRÉDOC publiée en 2010 (Quel commerce pour demain ? La vision prospective des acteurs du secteur) fait ressortir le point de vue de responsables et experts de la grande distribution. Ils partagent largement l’idée que l’évolution actuelle de la société est très favorable au commerce de proximité :

« le vieillissement de la population et la réduction tendancielle de la taille des ménages, le coût croissant de la mobilité automobile, la différenciation du rapport que les consommateurs ont au temps, l’évolution des valeurs en faveur de la recherche du lien social, la sensibilité croissante de l’opinion publique aux problématiques du développement durable […] réhabilitent le commerce de proximité ».

Pour l’INSEE, les constats sont plus mitigés. Les établissements de services marchands aux particuliers sont plus nombreux en 2008 qu’en 1993 et leur croissance a été plus forte en espace rural qu’en espace urbain. Mais cette croissance n’est pas uniforme. Par exemple, le nombre des débits de boisson et cafés-tabacs s’est nettement réduit, tandis que les établissements de restauration rapide se sont multipliés (INSEE Première n°1307, 2010). Quant aux commerces de proximité, leur nombre augmente timidement entre 2002 et 2008, principalement dans les petites unités urbaines, tandis qu’il diminue dans le rural de -0,5 % par an (INSEE Première n°1292, 2010). La même publication fait toutefois remarquer que le nombre total de commerces dans le rural a augmenté de 1,2 % par an durant la même période.

Alors que retenir ? Les responsables et experts interrogés par le CRÉDOC n’ont-ils qu’une vision partielle du commerce de proximité  et leur optimisme est-il loin d’être généralisable ? Ou faut-il rester prudent face aux définitions du rural et de l’urbain, variant d’une étude à l’autre ? Surtout, faut-il enrichir la définition du commerce de proximité adoptée par l’INSEE, pour prendre en compte une palette plus large des dynamiques à l’œuvre ? Par exemple, la définition actuelle semble exclure tel petit supermarché du piémont pyrénéen. Or, s’il y a des attroupements devant les caisses, c’est surtout que les gens de la vallée s’y retrouvent… et discutent. Cette proximité à l’échelle de la vallée n’en vaut-elle pas d’autres ? En outre, le succès remarqué des activités culturelles organisées dans tel bistrot de pays n’est pas lisible dans les pourcentages d’évolution, qui eux soulignent les difficultés du secteur. De même pour les performances de librairies-tartineries, boutiques de producteurs, marchés d’artisans et autres concepts qui proposent de nouvelles articulations entre commerce, service et culture.

Ainsi, la proximité est en train de se réinventer. En complément des points de vue sectoriels et des dénombrements, l’échange d’expériences nous paraît essentiel pour comprendre la situation actuelle. Aussi les Assises de la Proximité sont-elles particulièrement bienvenues.

Adrexo est, depuis 30 ans, le premier opérateur privé national de services postaux. De part, notre métier, nous possédons un maillage national et local très fort. Nous couvrons tout le territoire métropolitain avec 250 centres et plus de 23 000 collaborateurs. Chaque jour, nous travaillons, en local, avec plus de 30 000 enseignes de proximité. Nous entretenons donc ainsi une véritable culture de la proximité.

Etre co-fondateur du Manifeste de la Proximité aux côtés d’acteurs prestigieux renforce notre cœur de métier : générer des contacts. En effet, nous sommes avant tout une société de services.

Notre culture d’entreprise est donc totalement imprégnée de cette vocation de servir à la fois l’entreprise et le consommateur puisque nous sommes le point de contact, le lien, entre les deux. Nous rapprochons les entreprises et les consommateurs en délivrant de l’information, des services et des produits pour favoriser le « mieux consommer » et l’emploi local, de proximité, donc non-délocalisable.

Nous entrons au cœur des foyers français avec nos activités d’imprimés publicitaires et notre service de livraison de colis 100% à domicile ou, à défaut, dans un  relais de proximité Kiala, dont les amplitudes d’ouverture sont compatibles avec nos modes de vie modernes. Avec 26 millions de boîtes aux lettres, nous sommes au plus proche de chaque consommateur.

La proximité est une réalité quotidienne chez Adrexo et nous nous engageons encore plus avant, pour continuer à la faire vivre, dans et au travers de nos métiers, en générant toujours plus de trafic en magasin grâce aux prospectus sans oublier notre offre Adrexo Colis, tel est notre leitmotiv.

Frédéric Pons

Président directeur général, Adrexo