Alain Veyret – IDATE

Ce thème revêt un intérêt tout particulier aujourd’hui. Il renvoie au concept de « ville intelligente » et aux nouvelles architectures urbaines qui vont voir le jour au cours des prochaines décennies. Cette réflexion sur la ville du futur est un impératif d’abord parce qu’une grande proportion de population vit et vivra de plus en plus en ville à moyen terme et parce que l’économie numérique, en pénétrant l’ensemble des fonctions de la ville, en modifie de façon substantielle les contours et les modes de gestion. La ville cristallise les défis de nos sociétés en termes de développement durable, de santé, d’habitat, de sécurité, de formation, de mobilité, de sociabilité et de création de valeur. La ville intelligente se décline désormais selon un ensemble de modules parmi lesquels reviennent de manière récurrente : l’économie, le capital social et humain, la participation citoyenne à la gouvernance, les mobilités, l’environnement et la qualité de la vie, etc.

La notion de proximité renvoie à plusieurs référents : la participation du citoyen, les partenariats entre les acteurs publics et privés qui y opèrent quotidiennement, la place des nouveaux entrants, …

Le schéma ci-dessous présente l’approche de l’IDATE qui repose sur la compréhension de l’impact du territoire.

 

Avec la mise en ligne des bases de données publiques, le citoyen s’empare des informations et les remodèle afin de leur donner la valeur ajoutée nécessaire pour créer de nouveaux services utiles à d’autres dans une démarche de co-conception. A cet effet, de nouveaux espaces de sociabilité sont en train de voir le jour. Prenons par exemple le laboratoire d’usages. Il se définit comme un environnement permettant l’innovation ouverte avec les utilisateurs. Il ne voit la dimension technologique que comme un moyen pour développer une innovation sociale participative, au même titre que des formes d’animation ou d’organisation originale au service de nouvelles formes de solidarité, d’économie ou de démarches

citoyennes. L’objectif est de faire naître, de mettre en place et de tester différents services innovants « grandeur nature ». Pour ce faire, le laboratoire des usages regroupe acteurs publics, entreprises et utilisateurs. Ces derniers sont impliqués dès le début du processus aux côtés des professionnels et des pouvoirs publics.

En recréant une nouvelle proximité, on se trouve simultanément plonger dans un process de soutien à l’innovation et d’animation urbaine.

Pour introduire la table ronde, soulignons simplement ici :

- La conviction que la ville intelligente est orientée sur la connaissance fine de ses habitants et la personnalisation des services

- La réflexion que l’articulation entre les initiatives privées et publiques, dans le domaine des réseaux comme dans le domaine des applicatifs, intègre l’innovation ouverture comme une dimension essentielle

- La révision systématique de ce qui relève de la gestion internalisée et de la gestion externalisée, sur toutes les couches de l’architecture urbaine

- L’apparition de nouveaux modèles économiques, qui considèrent les données publiques comme une ressource essentielle de valorisation de l’action des villes

- Les nouveaux partenariats qui voient le jour pour développer les plateformes de services, lieux de gestion des données associées.

Dans cet écosystème riche et complexe, la ville, au sens de l’institution publique qui la gouverne et des services administratifs associés, a une place centrale dans l’organisation de l’écosystème et doit réinventer de nouvelles formes et de solidarités.

Alain VEYRET

a.veyret@idate.org

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